Il est encore tôt lorsqu'on se réveille... On profite un peu de l'heure matinale pour aller une dernière fois sur le balcon, pas tant pour la fraîcheur, inexistante mais plus pour le plaisir des yeux et se réveiller tout en douceur. Aujourd'hui, c'est journée voiture : près de 6 heures de route pour traverser une partie de l'île, en direction de l'Est. On discute un peu avec Aurora, avec des mots d'espagnols et d'anglais, mais c'est suffisant pour se faire comprendre...
9h00 : on descend vite en bas de la maison pour retrouver notre guide de Nomade Aventure... Il y a du monde sur le trottoir, attendant l'ouverture du salon de beauté. On finit quand même par trouver Gieisys, notre guide cubaine et Chino, notre chauffeur : c'est parti pour le début de notre circuit Cuba. On longe le bord de la Havane, retrouvant des coins qu'on a pu voir la veille, découvrant de nos nouveaux, mais cette fois avec les explications de Gieisys. Avec Julie, on reste collée chacune à notre vitre, à regarder les maisons colorées défiler... Peu à peu la ville s'éloigne, derrière nous : un dernier regard dans le rétroviseur et au revoir la Havane. Direction Santa Clara, dans le centre du pays.
Les premières heures en voiture se font sur l'autoroute... Pas forcément le plus intéressant mais plein de détails nous feront sourire : Chino qui change sans cesse de voie pour éviter les gros trous dans la route (me rappelant aux passages les routes en Belgique), la multitude d'autostoppeurs avec des billets dans la main pour faire signe de s'arrêter, les cyclistes, chars à boeufs et calèches que l'on croise et double, les vendeurs de fromages qui sont sur le bas-côté... Un paysage bien différent de nos autoroutes... En arrière-plan, on devine la végétation bien verte et les champs. Très vite, on réalise aussi qu'il y a très peu de station-essence et quand on sait combien les vieilles voitures peuvent consommer, c'est assez étrange : Gieisys, devinant notre question, nous expliquera que l'essence étant très chère, beaucoup de Cubains se ravitaillent directement chez des paysans. On fera un petit arrêt sur une aire d'autoroute, une jolie maison, entourée de champs et qui est bien plus jolie que les bâtiments en béton que l'on voit sur nos routes.
On remonte dans notre vieille Ford verte, toute belle et toute propre, et cette fois, Chino n'hésite plus à monter le volume de la radio... On baisse les vitres au maximum pour faire rentrer l'air le plus possible, histoire de ne pas trop coller à la banquette arrière... Petit réflexe habituel de chercher la ceinture de sécurité, mais il n'y en a pas ici.
Un peu après midi, on s'arrête pour notre pause-déjeuner dans un petit restaurant de bord de route : menu traditionnel avec du riz/haricots noirs, des bananes chips et du mouton... On se regarde avec Julie, les yeux bien ronds, en voyant les portions énormes... L'assiette ne paye pas de mine mais le repas est bon, même si on n'arrivera pas à tout finir... On nous avait prévenu que la cuisine cubaine n'était pas la meilleure du monde, mais pour le moment, on ne s'en sort pas mal du tout. On reprend la route peu après, avec quelques micro-averses sur la route : pas bien longues mais on est bien contente d'être à l'abri. Ceci dit, ce n'est pas pour autant que l'air se rafraîchit...
| Santa Clara
14h00 et des poussières : on arrive aux abords de Santa Clara, considérée comme la ville la plus révolutionnaire du pays, tant par son histoire que par sa culture. En décembre 1958, en plein coeur de la révolution cubaine, c'est ici-même qu'une des batailles stratégiques se déroulera : accompagné de 300 hommes, Che Guevara réussit à prendre la ville et vaincre les plusieurs milliers de soldats pro-Batista, avec l'aide d'une partie de la population. Une libération qui permit d'accélérer la chute du régime. Impossible donc d'être dans les parages sans fait un détour par le mausolée du Che, où il a été inhumé en 1997 avec plusieurs compagnons de guérilla.
Mais résumer Santa Clara à ces figures historiques est un peu réducteur... C'est à l'heure actuelle une ville jeune, avec une très forte culture : une des meilleures universités du pays, un collectif d'artistes réputé pour leur dessins politiques satiriques, un festival de rock, un concours de drag queens... On est loin de la carte postale classique de Cuba et c'est parfait pour nous. On n'y passera qu'une heure mais ça nous permettra de prendre le pouls de cette ville, petite mais pleine de charme. On retrouve les maisons colorées et fanées, ces cafés cachés par manque de signes... La place centrale où tous les jeunes sont sur leurs mobiles, pour profiter du seul spot WiFi disponible par ici, un verre à la main. On passera aussi devant des petits commerces, avec des étagères plus ou moins bien garnies : ce n'est pas rare de ne pas trouver certains aliments pour quelques jours. La bonne nouvelle, c'est que clairement, niveau rhum, ça devrait aller... La mauvaise nouvelle, c'est que c'était l'un des seuls rayons (avec les bidons d'eau) bien achalandés...
Un dernier passage par la place centrale et on reprend la route... Plus pour très longtemps, heureusement. On s'avance dans la campagne cubaine, les maisons colorées refaisant leur apparition.
| La Picadora
Au détour d'un virage, Chino se met soudainement à klaxonner (imaginez le bruit des klaxons pendant le tour de France) : on est arrivé! On est à peine sorti de la voiture qu'on vient tout de suite nous accueillir, un verre à la main. L'ambiance est vraiment familial et on se sent à la maison immédiatement. On déguste notre petit cocktail (rhum, miel, tamarin et des épices dont j'ai oublié le nom) et on fait connaissance des principaux acteurs de la Picadora, une communauté agricole d'une centaine de personnes. On nous propose de faire une petite balade dans le coin et on saute sur l'occasion, l'envie de se dégourdir les jambes très forte. On pose rapidement nos sacs dans notre logement et on file dans la jungle avec Titi, le chef de la communauté, Gieisys, un petit groupe de Français déjà présents... et Alexander, un des membres de la communauté, à la recherche d'un long bâton pour en faire une tringle à rideaux!
La végétation autour de nous est vraiment luxuriante, en complète contradiction avec les discours de sécheresse, la lumière rasante... C'est simplement magnifique. Quelques gouttes de pluie tombent, façon brumisateur, mais ça ne dure pas longtemps. On arrive aux pieds de la montagne, où Titi nous raconte l'histoire du Poilu (El Pélou), cet homme qui, blessé pendant la révolution, a vécu pendant près de 40 ans dans les grottes de la montagne avant d'être retrouvé par des habitants. On visite une des grottes, là où Titi a trouvé des vestiges et des os, et on s'amuse un peu à crapahuter sur les rochers, Julie partant à la recherche des chauves-souris. On redescend tranquillement vers la communauté, en s'arrêtant de temps en temps voir quelques habitants : un éleveur de coqs pour les combats, des ouvriers en train de faire de la chaux... Le jour est en train de tomber, il est temps de rentrer.
| Home Sweet Home
Au détour d'une petite allée, Titi nous montre notre gîte et c'est le coup de foudre immédiat : une petite paillote, juste pour nous, lovée dans un bout de verdure et nature, avec un hamac... On adore. On découvre, on visite et on s'émerveille de notre petit chez-nous pour les prochains jours. Je sens qu'on va bien se plaire ici... On se dépêche, on entend les premières notes de musique : le concert et la fête vont commencer... Mais ça, ça sera pour le prochain épisode!
| Mini-Playlist
Pour se mettre un peu dans l'ambiance : quelques unes des musiques qu'on a pu entendre (en boucle) pendant notre voyage
. Enrique Iglesias- Subeme la radio
. Alex Sensation feat. Yendel & Shaggy - Bailame
. Pitbull & J. Balvin feat. Camila Cabello - Hey Ma'
. Luis Fonci feat Daddy Yankee - Despacito
. Shakira - Me Enamoré
Reportage réalisé en partenariat avec Nomade Aventure - Les propos, avis et photographies restent bien évidemment personnels.
Magnifique reportage photos!
RépondreSupprimerMerci beaucoup, ravie que ça t'ait plu :)
SupprimerWaouh... je veux y retourner! Le post traitement de tes photos est formidable et révèle si bien l'âme de Cuba.. bravo! Et merci pour cette escapade matinale... Carla
RépondreSupprimerMerci beaucoup Carla pour tous tes messages <3 (et je te comprends, j'ai aussi qu'une envie, c'est d'y retourner).
SupprimerSuper article, je pars à Cuba dans quelques jours cela me donne un chouette aperçu de ce pays qui a l'air merveilleux !
RépondreSupprimerJe t'envie un peu là!! Profite bien surtout :)
SupprimerJolie balade cubaine, toujours avec tes superbes photos !
RépondreSupprimerMerci beaucoup Alexandra <3
SupprimerLa moto posée devant le mur parfait ! J'adore tous ces petits détails, chaque devanture a son petit quelque chose d'intéressant, de fascinant ! C'est beau <3
RépondreSupprimerJ'avais l'impression de faire que ça : photographier les devantures. Mais elles ont toutes leur charme, une couleur différente et des petits détails qui te donnent envie de tout immortaliser. Tu passes ta journée à regarder partout et en l'air, tellement tout est beau.
SupprimerBon je t'avoue que je n'ose pas trop venir lire tes récits cubains avant que je poste les miens alors je déserte un peu en ce moment, mille excuses très chère!
RépondreSupprimerEt pourtant j'adore venir là et lire nos histoires racontés à ta façon. Un petit bon dans le temps où la seule chose que je ne regrette pas son les piqûres de moustiques...