Roadtrip en Laponie : les fjords des Vesterålen

08h30... Le réveil est un peu dur... La fatigue liée à la route commence à se faire ressentir et la nuit écourtée la veille par les aurores boréales n'aide pas complètement... Et en même temps, un rapide coup d'oeil par la fenêtre fait vite oublier ce détail... Les couleurs du lever du jour font leur apparition et il n'y a rien de mieux pour se motiver... Ça et savoir qu'on va encore voir de jolies choses sur la route évidemment. Et pourtant, on resterait bien derrière la fenêtre, au chaud, à regarder l'océan jusqu'à perte de vue... Plus de terre, on est le plus à l'Ouest de la Norvège... Et une fois n'est pas coutume, le soleil ne disparait pas juste après son lever. On reprend la carte pour revoir un peu le tracé à faire et c'est parti... On longe l'océan pour les premiers kilomètres et on devine la force du vent depuis la voiture, avec les vagues qu'on voit au loin... Le paysage parait encore plus chaotique qu'aux Lofoten, les sommets ici n'étant pas autant enneigés... Malgré le soleil, il fait un froid glacial dès que l'on sort, surtout dans les zones ombragées : le vent est roi.
Et puis d'un coup, on passe d'un massif montagneux à des champs vides (et sous la neige), en passant par des petits hammeaux avec ces fameuses cabines de pêcheurs rouges... À peine le temps de s'habituer à ce nouveau terrain qu'on retrouve notre massif et l'océan... Ici, probablement encore plus qu'aux Lofoten, les paysages changent radicalement en l'pesace de quelques centaines de mètres... Tantôt montagne à pic, tantôt champs désert, tantôt mer, tantôt fjord... Et toujours ce vent... Et toujours ce silence... On resterait bien au bord de l'océan mais les rafales de vent sont trop importantes pour qu'on se pose trop longtemps... Il y a une certaine humilité que l'on ressent face à ces paysages si imposants, qui nous rappellent à chaque fois à quel point on est petit devant tous ces élèments... C'est presque cliché quand on le lit, mais sur place, c'est impossible de ne pas y penser et surtout de le comprendre... On imagine aussi à quel point vivre dans ces villages perdus au milieu de nul part doit être compliqué, ne serait-ce que pour se ravitailler en hiver... Et pourtant, comme on a pu le voir avec Lisbeth, notre hôte de la veille, elle ne changerait d'endroit pour rien au monde...

On passe Andenes, le point le plus au Nord de l'île d'Andøya et on redescend tranquillement, en longeant toujours la mer... Plus d'océan à perte de vue ici : la côte norvégienne n'est plus très loin de ce côté de l'île... Plus d'ombre non plus ou de grosses rafales de vent... Et ça se ressent immédiatement : les rayons nous réchauffent en peu de temps dans la voiture, nous obligeant même à nous arrêter pour enlever des couches de vêtements... On en profite évidemment pour se balader entre les champs et le long de la mer... Ça fait un bien fou de pouvoir se poser sur les roches, fermer les yeux et juste se laisser dorer... C'est d'autant plus fou quand on se rappelle les rafales d'il y a même pas 15 minutes avant... On se laisse bercer par les rayons, qui nous ramène vers les fjords et montagnes qu'on avait vu les jours précédents sous les nuages ou au coucher de soleil... L'ambiance est complètement différente, les paysages presque nouveaux pour nos yeux et si ce n'était pour les quelques coins que l'on avait repérés, on n'aurait probablement même pas réalisé qu'on y était passé. La palette de bleu est à nouveau incroyable, renfonrcée par la neige qui brille sous le soleil... C'est magnifique et là encore, on s'arrête régulièrement pour marcher, s'émerveiller et simplement profiter... C'est simplement magnifique...